Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/249

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amour. Ils vont se lever encore et je n’y lirai plus que le reproche. Allons, ce sera ma dernière peine. Il faut la subir ; je ne l’ai que trop méritée. (à Erman) Allez, mon ami… (Erman veut sortir, le baron le retient) Mais non, attendez… Si j’allais la trouver… Dieux ! que de faiblesse accompagne la honte ! je brûle et je tremble de la voir. (à Erman) Faites venir mon fils (Erman sort et revient un instant après) ; il sera mon défenseur, mon appui. Il intercédera pour moi. (après un moment de silence, il fait signe à Erman qui sort) C’est par-là qu’elle entrera : je vais la voir… je vais paraître à ses yeux comme un coupable… Dieux ! c’est elle !… je l’entends…

Wilhelmine, entre conduite par M. Erman qui la soutient. Le baron reste à quelque distance.
Le Baron.

Wilhelmine !

Wilhelmine, l’apperçoit, jète un cri et tombe évanouie dans les bras d’Erman, qui la place sur un fauteuil ; dans ce moment Frédéric accourt, se jète à ses pieds en s’écriant ; ma mère ! tandis que le baron s’y précipite de l’autre côté, et saisit une de ses mains. Amélie et Erman restent sur le bord du théâtre.
Le Baron.

Wilhelmine ! entends ma voix ! C’est celle de l’amour et du repentir. Ouvre les yeux, reconnais ton amant, ton époux, vois ton fils à tes pieds comme moi, solliciter ma grâce : dis ? Pourras-tu me pardonner ?