encore de nos jours sur les masses : c’est le désir d’avoir des sensations fortes et inaccoutumées, un spectacle rare. Devant ce désir, la pitié est condamnée au silence, surtout chez les natures brutales et blasées.
Il y a évidemment beaucoup d’individus pour qui, malgré ou peut-être grâce à leur vive pitié, tout ce qui se rattache à la mort et aux souffrances exerce une force d’attraction mystérieuse. Ces individus cèdent à un instinct obscur et, malgré leur répugnance intérieure, cherchent à s’occuper de ces spectacles ou, faute de mieux, des images et des circonstances qui les retracent. Cela n’est pas non plus du sadisme, tant qu’aucun élément sexuel n’entre en scène, bien que des fils mystérieux, nés dans le domaine de l’inconscience, puissent relier ces phénomènes à un fonds de sadisme ignoré.
On s’explique facilement que le sadisme, perversion fréquente chez l’homme, ainsi que nous l’avons constaté, soit de beaucoup plus rare chez la femme. D’abord, le sadisme dont un des éléments constitutifs est précisément la subjugation de l’autre sexe, n’est, en réalité, qu’une accentuation pathologique de la virilité du caractère sexuel ; ensuite, les puissants obstacles qui s’opposent à la manifestation de ce penchant monstrueux sont évidemment encore plus difficiles à surmonter pour la femme que pour l’homme.
Toutefois, il y a aussi des cas de sadisme chez la femme, ce qui ne peut s’expliquer que par le premier élément constitutif de ce penchant et par la surexcitation générale de la zone motrice.
Jusqu’ici, on n’en a scientifiquement observé que deux cas.
OBSERVATION 42. – Un homme marié s’est présenté chez moi et m’a montré de nombreuses cicatrices de blessures sur ses bras. Voici ce qu’il m’a raconté sur l’origine de ces cicatrices. Toutes