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2o Idiotie consécutive à l’apoplexie

Observation 147. – B…, cinquante-deux ans, a eu une maladie du cerveau à la suite de laquelle il est devenu incapable de continuer son métier de négociant.

Un jour, pendant l’absence de sa femme, il attira deux petites filles dans sa chambre, leur fit boire des boissons alcooliques, leur fit des attouchements voluptueux, leur recommanda de ne rien dire et alla ensuite vaquer à ses affaires. L’expertise a constaté une idiotie consécutive à un double accès d’apoplexie. B… qui jusque-là avait eu une conduite irréprochable, prétend avoir commis l’acte sous l’obsession d’une impulsion qu’il ne s’explique pas lui-même et lui a fait perdre la raison. Après le délit, lorsqu’il fut revenu à lui-même, il en eut honte et il renvoya immédiatement les petites filles. Depuis ses attaques d’apoplexie, B… était affaibli mentalement, incapable d’exercer son métier, à moitié paralysé, pouvant à peine parler et penser. Il pleurait souvent comme un enfant, et fit bientôt après son arrestation une tentative puérile de suicide. En tout cas, son énergie morale et intellectuelle était trop affaiblie pour combattre ses mouvements sensuels. Pas de condamnation. (Giraud, Ann. méd.-psychol., 1881, mars).


3o Idiotie consécutive à des lésions de la tête

Observation 148. – K…, à l’âge de quatorze ans, a été gravement blessé à la tête par un cheval. Le crâne était brisé en plusieurs endroits ; il a fallu enlever plusieurs esquilles. Depuis cet accident, il paraît très borné d’esprit, violent et emporté. Peu à peu s’est développée chez lui une sensualité démesurée et vraiment bestiale qui l’amenait aux actes les plus impudiques. Un jour il viola une fille de douze ans et l’étrangla, pour qu’on ne découvrît pas son crime. Arrêté, il avoua. Le médecin légiste le déclara responsable. Exécution capitale.

L’autopsie a fait constater une soudure de presque toutes les sutures du crâne, une asymétrie remarquable des deux moitiés du crâne, des traces de fractures du crâne guéries. La moitié du cerveau affectée était traversée par des masses cicatrisées en forme de rayons ; elle était d’un tiers plus petite que l’autre moitié. (Friedreichs Blätter, 1855, fascicule 6.)