Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tième siècle (j’allais presque écrire : en 1848 et en 1871)[1]. Eh bien, pour ne pas avoir éclaté alors, elle n’en devint que plus puissante et plus féconde à la fin du siècle.




Mais laissons dormir les indifférents et bougonner les pessimistes : nous avons autre chose à faire. Demandons-nous quel sera le caractère de cette révolution que tant d’hommes pressentent et préparent, et quelle doit être notre attitude en présence de cette éventualité.

Nous ne ferons pas de prophéties historiques : ni l’état embryonnaire de la sociologie, ni l’état actuel de l’histoire qui, selon l’expression d’Augustin Thierry, « ne fait qu’étouffer la vérité sous des formules de convention, » — ne nous y autorisent. Bornons-nous donc à poser quelques questions bien simples.

Pouvons-nous admettre, ne fût-ce que pour un moment, que cet immense travail intellectuel de revision et de réformation qui s’opère dans toutes les classes de la société, puisse s’apaiser par un simple changement de gouvernement ? Que le mécontentement économique, grossissant et se répandant de jour en jour, ne cherche pas à se manifester dans la vie publique, dès que les circonstances favorables, — la désorganisation des pouvoirs, — se présenteront à la suite d’événements quelconques ?

  1. Félix Rocquain, L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution.