régime de la propriété privée et du salariat, chaque nouvelle découverte, lors même qu’elle augmente un peu le bien-être du travailleur, ne fait que rendre sa servitude plus lourde, le travail plus abrutissant, le chômage plus fréquent et les crises plus aiguës, et que celui qui a déjà pour lui toutes les jouissances est le seul qui en profite sérieusement.
Que ferez-vous alors, une fois arrivé à cette conclusion ? — Ou bien, vous commencerez par faire taire votre conscience par des sophismes ; puis, un beau jour, vous donnerez congé à vos honnêtes rêves de jeunesse et vous chercherez à vous emparer, pour vous-même, de ce qui donne droit aux jouissances, — vous irez alors dans le camp des exploiteurs. Ou bien, si vous avez du cœur, vous vous direz : — « Non, ce n’est pas le temps de faire des découvertes ! Travaillons d’abord à transformer le régime de la production ; lorsque la propriété individuelle sera abolie, alors chaque nouveau progrès industriel se fera au bénéfice de toute l’humanité ; et cette masse de travailleurs, machines aujourd’hui, êtres pensants alors, appliquant à l’industrie leur intuition soutenue par l’étude et exercée par le travail manuel, le progrès technique prendra un essor qui fera en cinquante ans ce que nous n’osons pas même rêver aujourd’hui.
Et que dire au maître d’école, — non pas à celui qui considère sa profession comme un ennuyeux métier, mais à celui qui, entouré d’une bande joyeuse de moutards, se sent à son aise sous leurs regards animés, au milieu de leurs joyeux sourires, et qui