Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/74

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toire — aujourd’hui « fable convenue » sur la grandeur des rois, des grands personnages et des parlements, — est toute à refondre au point de vue populaire, au point de vue du travail accompli par les masses dans les évolutions de l’humanité ? Que l’économie sociale — aujourd’hui consécration de l’exploitation capitaliste — est toute à élaborer de nouveau, aussi bien dans ses principes fondamentaux que dans ses innombrables applications ? Que l’anthropologie, la sociologie, l’éthique sont complètement à remanier et que les sciences naturelles elles-mêmes, envisagées à un point de vue nouveau, doivent subir une modification profonde quant à la manière de concevoir les phénomènes naturels et à la méthode d’exposition ? — Eh bien, faites-le ! Mettez vos lumières au service d’une bonne cause ! Mais surtout venez nous aider par votre logique serrée à combattre les préjugés séculaires, à élaborer par synthèse les bases d’une meilleure organisation ; surtout enseignez-nous à appliquer à nos raisonnements la hardiesse de la véritable investigation scientifique et, prêchant d’exemple, montrez-nous comment on sacrifie sa vie pour le triomphe de la vérité !

Vous, médecin, auquel la rude expérience a fait comprendre le socialisme, ne vous lassez pas de nous dire, aujourd’hui, demain, chaque jour et à chaque occasion, que l’humanité marche à la dégénérescence si elle reste dans les conditions actuelles d’existence et de travail ; que vos drogues resteront impuissantes contre les maladies, tant que les quatre-vingt-dix-neuf centièmes de l’humanité végéteront dans des conditions absolument contraires à ce que veut la science ; que ce sont les causes des maladies qui