Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/189

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des marchandises et des voyageurs que les chemins français et allemands.

D’ailleurs, la question n’est pas là. Le gros capital, favorisé par l’État, peut toujours, s’il y trouve avantage, écraser le petit. Ce qui nous occupe, c’est ceci : L’entente entre les centaines de compagnies auxquelles appartiennent les chemins de fer de l’Europe s’est établie directement, sans intervention d’un gouvernement central faisant la loi aux diverses sociétés ; elle s’est maintenue au moyen des congrès, composés de délégués discutant entre eux et soumettant à leurs commettants des projets, non des lois. C’est un principe nouveau, qui diffère du tout au tout du principe gouvernemental, monarchiste ou républicain, absolu ou parlementaire. C’est une innovation qui s’introduit, timidement encore, dans les mœurs de l’Europe, mais qui a l’avenir pour elle.


III


Que de fois n’avons-nous pas lu dans les écrits des socialistes-étatistes des exclamations de ce genre : « Et qui donc se chargera dans la société future de régulariser le trafic sur les canaux ? S’il passait par la tête d’un de vos « compagnons » anarchistes de mettre sa barque en travers d’un canal et de barrer la voie aux milliers de bateaux, — qui donc le mettrait à la raison ? »