Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sonne parmi les paysans ne voulait rien acheter (loi du 3-9 mai 1790), et encore une fois réitérer en 1791 (loi du 15-19 juin) les menaces contre les paysans qui ne payaient pas.

Les décrets de février 1790, c’est tout ce que l’Assemblée Constituante a su faire pour abolir l’odieux régime féodal, et ce ne sera qu’en juin 1793, après l’insurrection du 31 mai, que le peuple de Paris obligera la Convention « épurée » à prononcer l’abolition réelle des droits féodaux.

Ainsi, retenons bien ces dates :

Le 4 août 1789, — abolition, en principe, du régime féodal ; abolition de la mainmorte personnelle, du droit de chasse et de la justice patrimoniale.

Du 5 au 11 août, — reconstitution partielle de ce régime par des actes qui imposent’le rachat de toutes les redevances féodales ayant une valeur quelconque.

Fin 1789 et 1790, — expéditions des municipalités urbaines contre les paysans insurgés, et pendaisons de ceux-ci ;

Février 1790, — rapport du comité féodal, constatant que la jacquerie se répand.

Mars et juin 1790, lois draconiennes contre les paysans qui ne paient pas les redevances féodales, ou prêchent leur abolition. Les soulèvements reprennent de plus belle.

Juin 1791, — nouvelle confirmation de ce décret. Réaction sur toute la ligne. Les insurrections des paysans continuent.

Et, seulement en juin 1792, comme nous allons le voir, à la veille même de l’invasion des Tuileries par le