royalistes se croyaient sûrs de la victoire. Ils avaient fixé le 10 août pour leur coup d’État : « C’était le jour fixé pour la contre-révolution », lit-on dans des lettres de l’époque, « le lendemain devait voir tous les jacobins du royaume noyés dans leur sang. »
Alors, dans la nuit du 9 au 10, au coup de minuit, le tocsin sonna dans Paris. Cependant, d’abord, « il ne rendait pas », et il fut même question à la Commune de contremander l’insurrection. À sept heures du matin, certains quartiers étaient encore tout à fait tranquilles. Au fond, il paraît que le peuple de Paris, avec son admirable instinct révolutionnaire, refusait d’engager, dans l’obscurité, un conflit avec les troupes royalistes qui aurait pu finir par une débandade.
Entre temps, la Commune insurrectionnelle avait pris, dans la nuit, possession de l’Hôtel de Ville, et la Commune légale s’était éclipsée devant la nouvelle force révolutionnaire qui immédiatement, donna de l’élan au mouvement.
Vers sept heures du matin, des hommes à piques, guidés par des fédérés marseillais, furent les premiers à déboucher sur la place du Carrousel.
Une heure plus tard, on vit la masse du peuple s’ébranler, et, au palais, on vint dire au roi que « tout Paris » marchait sur les Tuileries.
C’était en effet tout Paris, mais surtout le tout Paris des pauvres, soutenu par les gardes nationaux des quartiers ouvriers et artisans.
C’est alors, vers huit heures et demie, que le roi, hanté par le frais souvenir du 20 juin, et craignant d’être tué par le peuple, quitta les Tuileries. Il alla se réfugier à