étant arrêté par l’exécution des révolutionnaires avancés, le Directoire put s’établir, et Bonaparte n’eut ensuite qu’à s’emparer du pouvoir centralisé, établi par les révolutionnaires jacobins, pour devenir consul et plus tard empereur.
Tant que les Montagnards eurent à lutter contre les Girondins, ils cherchèrent appui chez les révolutionnaires populaires. En mars, en avril 1793, ils semblaient prêts à marcher très loin avec les prolétaires. Mais, arrivés au pouvoir, ils ne pensèrent plus qu’à constituer un parti moyen, placé entre les « Enragés » et les contre-révolutionnaires, et ils traitèrent en ennemis ceux qui représentaient les tendances égalitaires du peuple. Ils les écrasèrent, en écrasant toutes leurs tentatives d’organisation dans les sections et la Commune.
Le fait est que la grande masse des Montagnards, sauf de rares exceptions, n’avaient même pas la compréhension des besoins du peuple, nécessaire pour constituer un parti de révolution populaire. L’homme du peuple, avec ses misères, sa famille souvent affamée et ses aspirations égalitaires encore vagues et flottantes, leur était étranger. C’était plutôt l’individu abstrait, l’unité d’une société démocratique, qui les intéressait.
À l’exception de quelques Montagnards avancés, lorsqu’un conventionnel en mission arrivait dans une ville de province, les questions du travail et du bien-être dans la République, la jouissance égalitaire des biens