Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/673

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de Lyon continuait encore — et il dura jusqu’au 8 octobre, et en Vendée la situation ne s’améliorait nullement. C’est seulement le 16 octobre que les armées de la République remportèrent leur première victoire, à Wattignies, et le 18 que les Vendéens, battus à Chollet, passaient la Loire pour marcher vers le nord. Cependant le massacre des patriotes continuait toujours. À Noirmoutiers, nous l’avons vu, le chef vendéen Charette fusillait tous ceux qui s’y étaient rendus.

On comprend qu’à la vue de tout ce sang versé, des efforts inouïs et des souffrances que supportait la grande masse du peuple français, le cri : Frappez tous les ennemis de la Révolution, tous, en haut et en bas ! s’échappa des poitrines des révolutionnaires. On ne pousse pas à bout une nation sans qu’elle ait un sursaut de révolte.

Le 3 octobre, l’ordre fut donné au tribunal révolutionnaire de juger Marie-Antoinette. Depuis le mois de février on entendait continuellement parler à Paris de tentative d’évasion de la reine. Plusieurs d’entre elles, on le sait aujourd’hui, furent bien près de réussir. Les officiers municipaux que la Commune préposait à la garde du Temple se laissaient continuellement gagner par les partisans de la famille royale. Foulon, Brunot, Moelle, Vincent, Michonis furent de ce nombre. Lepître, ardent royaliste, était au service de la Commune et se faisait remarquer par ses idées avancées dans les sections. Un autre royaliste, Bault, obtenait la place de concierge la Conciergerie, où l’on tenait maintenant la reine. Une tentative d’évasion avait échoué en février ; une autre, tentée par Michonis et le baron de Batz, fut bien près de