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En même temps, le 4 nivôse (24 décembre), on apprenait à Paris que Toulon venait d’être repris aux Anglais. Le 5 et le 6 (25 et 26 décembre), la Vendée était écrasée à Savenay. Le 10, l’armée du Rhin, ayant pris l’offensive, reprenait à l’ennemi les lignes de Wissembourg ; Landau était débloqué le 12 nivôse (1er janvier 1794), et les Allemands repassaient le Rhin.

Toute une série de victoire décisives raffermissaient ainsi la République.

Elles redonnaient aussi de l’autorité au Comité de salut public, et Camille Desmoulins fit alors, dans son no 5, amende honorable, — tout en continuant d’ailleurs à attaquer violemment Hébert, ce qui fit des séances du club des Jacobins, dans la seconde décade de nivôse (du 31 décembre au 10 janvier 1794), de vraies mêlées générales d’attaques personnelles. Le 10 janvier, les Jacobins prononçaient l’exclusion de Desmoulins de leur club, et Robespierre dut user de toute sa popularité pour forcer la Société à ne pas donner suite à cette expulsion.

Cependant le 24 nivôse (13 janvier), les Comités se décidèrent à frapper, et jetèrent la terreur dans le camp de leurs détracteurs en faisant arrêter Fabre d’Églantine. Le prétexte était une accusation de faux, et l’on faisait annoncer avec fracas que les Comités avaient découvert un grand complot dans le but d’avilir la représentation nationale.

On sait aujourd’hui que l’accusation qui servit de prétexte pour arrêter Fabre, celle d’avoir falsifié un décret de la Convention au profit de la puissante Compagnie des Indes, était fausse. Le décret concernant la Com-