Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/740

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pierre et ses amis étaient réunis, lui tira un coup de pistolet et lui brisa la mâchoire. Le centre même de la résistance, l’Hôtel de Ville, était envahi, sans coup férir. Alors Lebas se tue ; Robespierre jeune essaye de se tuer en sautant du troisième étage, Coffinhal s’en prend à Hanriot qu’il accuse de lâcheté et le lance par la fenêtre ; Saint-Just et Couthon se laissent arrêter.

Le lendemain matin, après qu’une simple constatation d’identité eut été faite, ils furent tous exécutés, au nombre de vingt et un, après qu’on leur eut fait faire un long trajet jusqu’à la place de la Révolution sous les insultes de la foule contre-révolutionnaire. Le « beau monde », accouru pour se régaler de ce spectacle, était en fête, plus encore qu’au jour de l’exécution des hébertistes. Sur la route du cortège les fenêtres étaient louées à des prix fabuleux. Les dames y siégeaient en grande toilette.

La réaction triomphait. La Révolution avait touché à sa fin.


Ici, nous nous arrêterons aussi, sans relater les orgies de la Terreur blanche, qui commencèrent après thermidor, et les deux tentatives d’insurrection contre le nouveau régime : le mouvement de prairial an III, et la conspiration de Babeuf en l’an IV.

Les adversaires de la Terreur, ceux qui parlaient toujours de clémence, n’en voulaient que pour eux-mêmes et les leurs. Ils s’empressèrent, avant tout, d’exécuter les partisans des Montagnards qu’ils avaient renversés. En trois jours, le 10, 11 et 12 thermidor (28, 29 et 30 juillet) il y eut cent trois exécutions. Les dénonciations,