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Page:Krudener - Valerie.djvu/38

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verser avec cette amie ; il est d’ailleurs Suédois ; et les peuples du Nord, ainsi qu’on peut le remarquer dans leur littérature, vivent plus avec la nature ; ils l’observent davantage, et peut-être l’aiment-ils mieux. J’ai voulu rester fidèle à toutes ces convenances ; persuadée d’ailleurs que, si les passions sont les mêmes dans tous les pays, leur langage n’est pas le même ; qu’il se ressent toujours des mœurs et des habitudes d’un peuple ; et qu’en France il est plus modifié par la crainte du ridicule ou par d’autres considérations qui n’existent pas ailleurs. Qu’on ne s’étonne pas aussi de voir Gustave revenir si souvent aux idées religieuses : son amour est combattu par la vertu, qui a besoin des secours de la religion ; et, d’ailleurs, n’est-il pas naturel d’attacher au Ciel des jours qui ont été troublés sur la terre ?

Mon sincère désir a été celui de présenter un ouvrage moral, de peindre cette pureté de mœurs dont on n’offre pas assez de tableaux et qui est si étroitement liée au bonheur véritable. J’ai pensé qu’il pouvoit être utile de montrer que les âmes les plus sujettes à être entraînées par de fortes passions sont aussi celles qui ont reçu le plus de moyens pour leur résister, et que le secret de la sagesse est de les employer à temps. Tout cela