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Page:Krudener - Valerie.djvu/79

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femme de sa connoissance ; en descendant de voiture, elle a sauté étourdiment ; elle est tombée de manière à se faire beaucoup de mal ; on a été obligé de la reconduire chez elle sur-le-champ ; toute la nuit la fièvre a été forte : on l’a saignée, car on craignoit une fausse couche. Heureusement que la voilà hors de tout danger !

Nous partons dans peu de jours ; je compte t’écrire de la route.




LETTRE XIV

R…, le …

Nous avons quitté le Tyrol, nous sommes entrés en Italie ; nous nous sommes mis en route ce matin avant le lever du soleil. Pendant qu’on faisoit rafraîchir les chevaux fatigués d’une marche de trois heures, le comte a proposé à sa femme de prendre les devans, et nous avons fait une des promenades les plus agréables : nous étions ravis de fouler aux pieds le sol de l’Italie ; nous attachions nos regards sur ce ciel poétique, sur cette terre d’antiques merveilles, que le printemps venoit saluer avec toutes ses couleurs et tous ses parfums. Quand nous eûmes marché quelque temps, nous aperçûmes des maisons groupées çà et là sur un coteau, et l’impétueux Adige se lançant avec