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Page:Krudener - Valerie.djvu/99

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si près d’elle ; une simple glace nous séparoit. J’appuyois mes lèvres sur son bras ; il me sembloit que je respirois des torrens de feu : et toi, Valérie, tu ne sentois rien, rien ! tu ne sentiras jamais rien pour moi !




LETTRE XIX


Venise, le…

Il n’y a que huit jours que je ne t’ai écrit, et combien de choses j’ai à te dire ! Combien le cœur fait vivre, quand on rapporte tout à un sentiment dominateur ! Il faut que je te parle d’un petit bal que j’ai donné à Valérie. Sa fête approchoit ; j’ai demandé au comte la permission de la célébrer avec lui. Nous sommes convenus qu’il s’empareroit de la matinée pour donner à la comtesse un déjeuner à Sala (campagne à quatre lieues de Venise), où il réuniroit plusieurs personnes de sa connoissance. On devoit danser après le déjeuner et se promener ensuite dans les beaux jardins du parc, que Valérie aime passionnément.

Je ne pouvois trouver un lieu plus enchanteur pour seconder mes projets. Ainsi je demandai la permission d’arranger une des salles pour le soir ; ce qu’on m’a accordé. J’avois eu un plaisir extrême à m’occuper de ce qui devoit l’amuser ; je me di-