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Les feux joyeux dans les cheminées,
Les fleurs rares aux parfums charrieurs d’oubli,
Les fauteuils hospitaliers où sommeillent les voluptueuses songeries et — dans la splendeur des cadres — les évocations de pays rêvés.

Mais comme ils pleurent les lamentables rideaux de mousseline fanée,
Que de plaintes et que d’angoisses dans le lambeau de percale salie qui semble pris à un linceul ;
Et comme elles sont tragiques les fenêtres sans rideaux, —
Les fenêtres vides comme des yeux d’aveugles, —
Où sur la vitre brisée, le morceau de papier collé plaque des taies livides…

Parfois pourtant elle est radieuse la pauvre fenêtre, au bord du toit,
Quand, pour cacher sa triste nudité, le ciel la peint tout en bleu.
Avec son pot de géranium chétif, elle semble alors — la pauvre fenêtre, au bord du toit, — un morceau d’azur où pousseraient des fleurs.



Le long des boulevards et le long des rues, elles étoilent les maisons.