Page:Krysinska - Rythmes pittoresques, 1890.djvu/20

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Et quand le soleil se couche sur son bûcher incendié, éclaboussant d’or et de sang l’horizon,
Elles resplendissent comme des armures,
Jusqu’à l’heure navrée, où, dans le recueillement de tous les objets, l’obscurité tombe comme une neige noire, par flocons.

Alors tous les miroitements s’éteignent ; toutes les couleurs se confondent et s’effacent ;
Seuls, les vitraux des églises, illuminés par quelque lampe solitaire, rayonnent doucement, mystérieux et symboliques.



Mais il s’éveille bientôt le Paris noctambule ;
Il ouvre ses millions d’yeux aux ardentes prunelles ;
Et dans la prestigieuse atmosphère du soir, les fenêtres revivent
Le long des boulevards et le long des rues.

La lampe suspend son globe familier : doux soleil qui fait fleurir les heures intimes ;
Les bougies des lustres reflètent, dans les glaces, leurs grappes joyeuses,
Et sur la vitre qui est d’opale, on voit glisser des ombres fugitives, aux rythmes de musiques plus vagues que des souffles ;