Page:Krysinska - Rythmes pittoresques, 1890.djvu/52

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— Ces murs sont hauts, et la terre des vivants est loin ; — rendors toi, ma sœur.

— J’ai senti des diamants humides tomber sur ma bouche desséchée, — c’est mon ami qui pleurait.

— Rendors-toi, pauvre sœur — c’est la pluie qui violait ton cercueil.

— O Souvent j’entends des sanglots lointains ; — c’est mon aimé qui gémit, hanté par nos chers souvenirs.

— Non, c’est le hibou qui jette un cri dans la nuit profonde ; — profonde comme nos tombeaux, et comme l’oubli de ceux qui nous avaient aimées ; — rendors-toi, ma sœur.

2 décembre 1882.