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l’art de diriger

niques, des hommes capables de lire, de comprendre et d’interpréter intelligemment une partition moderne ou classique. Alors aussi cesseraient les doléances des auteurs qui, trop souvent avec raison, se prétendent trahis et massacrés par des corps de musique dont les éléments excellents en soi leur permettaient d’espérer une interprétation supérieure.

Le chef d’orchestre à propos duquel ces réflexions ont surgi dans l’esprit de maint artiste n’est autre que le célèbre capellmeister viennois Hans Richter ; l’orchestre qui lui a servi de champ d’expérience, – si je puis ainsi dire, – est celui des Concerts populaires de Bruxelles, le même, à peu d’éléments près, qui dessert le théâtre de la Monnaie, et qui, avec l’adjonction des quelques professeurs du Conservatoire de Bruxelles, forme le très bel orchestre de la Société des Concerts de cet établissement. Le chef d’orchestre, justement fameux, qui le dirige d’ordinaire, M. Joseph Dupont, s’étant provisoirement retiré de la conduite des Concerts populaires, M. Richter avait été appelé à diriger la dernière séance de la saison. C’est ainsi que l’orchestre bruxellois s’est trouvé momentanément placé sous la direction de cet incomparable artiste.

J’ai suivi attentivement les trois répétitions qui eurent lieu sous la direction de M. Richter, et j’eus la curiosité de noter les observations qu’il adressa aux exécutants. Il m’a semblé qu’elles pourraient intéresser tous les artistes et qu’il y aurait peut-être quelque profit à en retirer, même pour ceux qui n’ont pas assisté à ce concert.