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l’art de diriger

ainsi que de l’alternance des liés et des détachés demandées aux cordes à ce trait du violon :


\relative c'''{
\override Staff.TimeSignature #'transparent = ##t
\time 2/4 
\key ees \major
  g2~\ff | g8[ a-. g-. f]-. | f[( e) d-. c]-. | c[( b) a b] |
}
  etc.

Si les cordes n’exécutent pas vigoureusement les notes pointées, en les jouant non pas du bout de l’archet mais de l’archet tout entier, l’énergie de cette phrase de transition disparaît complètement. L’observation de l’accent rythmique est particulièrement importante lorsque ce trait reparaît pour la seconde fois scandé par les battements des timballes et des instruments à vent.

L’exécution de l’andante de la symphonie en ut mineur sous la direction de M. Richter, montra d’ailleurs combien il était facile d’obtenir des nuances délicates d’un orchestre composé de bons éléments. L’illustre chef n’eut guère qu’à donner çà et là quelques indications pour que les sons prolongés fussent soutenus jusqu’au bout et, d’autre part, pour que les pianos, tout en ayant une douceur extrême, ne cessassent pas de donner une sonorité pleine.

À ce propos, je dois noter une observation qui s’adressait plus particulièrement à l’orchestre de Bruxelles, mais qui s’applique aussi à beaucoup d’orchestres français, je n’en excepte pas ceux de M. Lamoureux et de la Société des Concerts. Cette observation vise l’absence de naturel et de simplicité dans l’exécution. On multiplie les nuances sous prétexte de varier la diction. La moindre marche ascendante devient l’occasion d’un petit crescendo ; aucune blanche, aucune ronde ne passe sans que l’on enfle