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l’orchestre

Le quatrième thème est d’un caractère moins tourmenté, moins douloureux :


\language "italiano"
melody = \relative do''{
  \clef treble
  \key la \major
  \time 9/16
  \override Staff.TimeSignature.transparent = ##t
  la32[\(_\markup \italic {  meno forte. } si] \tupletUp \tuplet 5/4 { \stemDown dod32[ re mi fad sold]\) } <la fad>8[(_\markup \italic { express. } <fad re>8. <re si>16]) |
  \stemUp <lad fadd>8( <si sold>16) 
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel"
    { \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
    \set fontSize = #-1
  }
}
\header { tagline = ##f}

C’est avec lui que le prélude atteint son point culminant. Les tierces apportent comme un éclat lumineux et presque joyeux dans cette page symphonique d’un sentiment si sombre et si attristé. Mais ces lueurs cèdent bientôt à un retour des deux thèmes passionnés dont nous venons de parler et qui s’enlacent étroitement, tandis qu’à la basse on entend la phrase chromatique descendante du premier thème.

La conclusion du morceau est formée par la reprise toujours diminuendo des deux phrases initiales.

Le simple examen de la constitution mélodique de ces thèmes indique leur caractère. Ils sont essentiellement pathétiques et l’emphase dans la diction, qui serait ailleurs déplacée, n’est pas contradictoire ici aux sentiments qu’il s’agit d’exprimer. Tous les accents indiqués dans la partition doivent donc être très saillants, presque exagérés.

N’oublions pas que ce prélude sert de préface instrumentale à la plus tragique aventure d’amour, au drame passionnel le plus intense qui soit à côté de Roméo et Juliette (de Shakespeare !).

Wagner d’ailleurs emprunte tous les thèmes de son prélude au premier acte de son drame, notamment à la scène première où Iseult pleure l’abandon où elle se trouve, et à la grande scène où les deux héros, qui se croyaient