ter l’orchestre hors du rythme et de produire le plus épouvantable gâchis ; si au contraire, on ralentit le mouvement, cette page si vivante s’alourdit et perd toute couleur. Wagner malheureusement n’a placé en tête du morceau aucune indication métronomique de nature à guider les chefs d’orchestre, de sorte qu’il est assez difficile de définir ses intentions. Le mieux est de s’en rapporter à la constitution rythmique des thèmes caractéristiques d’où dépend toute l’allure de la composition.
Le plus important de ces thèmes est celui qui paraît d’abord dans les basses :
Ce motif sautillant qui rend avec une justesse bien piquante le galop d’un cheval me semble ne pas pouvoir donner lieu à une méprise. Le dessin en est si net qu’il me paraît impossible de le jouer autrement que l’auteur ne l’a voulu. Par ce thème rendu avec soin, c’est-à-dire avec l’accentuation incisive du rythme par l’exécution exacte de la croche pointée et de la double croche de chaque groupe de trois brèves, on aura sans faillir le mouvement et l’allure de tout le morceau. C’est sur le même rythme exactement que se développe ensuite le thème des Walkyries, dans les violoncelles, les cors, etc.
L’essentiel est de bien observer le molto marcato qu’in-