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l’orchestre

dique l’auteur. Le rythme doit être toujours très énergique, les accents très sensibles.

À ces deux motifs se joint ensuite un troisième qui est proprement le cri de ralliement des Walkyries, rendu par l’onomatopée Ho-ïo-to-ho !


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  Ho- ïo- to- ho_!
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Le caractère de ce motif est une sorte de frénésie sauvage. De ce côté-ci du Rhin on l’exécute rarement avec l’accent que Wagner a voulu lui donner Nos cantatrices quand elles chantent ce Ho-ïo-to-ho si pittoresque, osent à peine ouvrir les voyelles o et les h aspirées ne sonnent guère énergiquement, comme dans le hop, hop, des cavaliers. Aussi ce féroce cri walkyrique qui avait une si fière allure dans la bouche de la Materna, devient-il chez elles un tout petit cri plutôt joyeux que cruel, plus gaillard que fier. Et il en est de même à l’orchestre. Nos chefs d’orchestre en font un dessin presque gracieux. Ce n’est pas ainsi que le comprend M. Richter. Au lieu de détacher la double croche comme on le fait généralement à Paris et à Bruxelles, il demande au contraire de porter le son sur cette double croche ; c’est sur la note la plus basse de chaque groupe qu’il mettait l’accent le plus fort et la finale recevait un peu de ce renforcement du son. Il chanta plusieurs fois le thème à l’orchestre pour bien faire saisir l’accentuation qu’il voulait, ho-ïo-to-ho, avec un appui sur to et une sorte de port de voix vers le dernier ho. Ainsi c’était bien le cri sauvage et tout frémissant d’ardeur guerrière que en 1876 à Bayreuth l’on