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l’art de diriger

Évidemment ! Et je ne pense pas que l’intention de Wagner, si précis, si pénétrant, si méticuleux quand il parle de l’exécution des Classiques, ait jamais été de fausser sur ce point les traditions qui doivent demeurer et sans lesquelles l’Art musical tomberait rapidement dans la décadence.

Mais dans des pages de musique essentiellement pittoresques comme celles-ci, Wagner a simplement cherché des effets de sonorité qui ont leur raison d’être dans la nature même du morceau et qu’il s’est bien gardé de prodiguer.

Le trait obstiné des violons de la Chevauchée, trait, qui s’il n’est pas impraticable est tout au moins très difficile et surtout très fatiguant pour les exécutants, a pour effet certain d’imprimer à tout l’ensemble une sorte de fébrilité qui est bien dans le caractère de cette chasse aérienne des déesses de la guerre. Il est clair que pareil procédé serait inapplicable ailleurs.

Dans l’Incantation du feu il y a, vers la fin, des traits de violons plus compliqués encore. L’effet voulu par Wagner est celui d’une sorte de pétillement, de grésillement. Il s’agit d’une notation musicale du feu. Là encore l’important à l’exécution est que les notes essentielles de la mélodie ou de l’harmonie soient clairement rendues. Le reste peut et doit même, dans un certain sens, demeurer flou et indécis. Ces arabesques sont encore une fois accessoires tantôt au thème de la Walkyrie endormie,


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