nous devons au travail et à la foi enthousiaste de deux savants diversement passionnés pour ces monuments de notre premier grand siècle littéraire, d’avoir restitué à la nation le chef-d’œuvre du moyen âge, la chanson de Roland, qui vit encore aujourd’hui, dans des imitations nombreuses, chez les peuples les plus reculés du Nord et du Midi.
On disait : « La poésie populaire et enfantine n’existe pas en France », et voici ce qui est arrivé dans les vingt dernières années : après les travaux, articles et rapports de Ch. Nodier, Gérard de Nerval, Ampère, Rathery ; après les publications de Tarbé (Champagne) et de Champfleury, ont paru successivement les Recueils de Bujeaud (Poitou), du comte de Puymaigre (Lorraine), de Beauregard.(Normandie), de Durieux et Bruyelle (Cambrésis), de Gagnon (Canada), de Blavignac (Genève), sans parler de ceux de Damas Arbaud (Provence), de Luzel (Bretagne) et de tant d’autres, sans parler non plus de Revues spéciales comme la Romania et la Mélusine, de monographies diverses sur les traditions de nos provinces de France, et des études sur la langue d’oc qui permettent enfin de mesurer l’étendue de cette littérature traditionnelle.
Mais les recueils publiés par ces auteurs s’a-