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Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/113

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DU BRIGAND
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vantage du mariage, ne crois pas que je parlais suivant mon cœur. Non Helmina ; j’en agissais ainsi parce que j’étais bien persuadé, que l’amour entre bien assez vite sans qu’on le précipite dans le cœur d’une jeune fille comme toi.

Helmina conçut une faible espérance en voyant maître Jacques tellement changé ; mais se rappelant aussitôt la situation où elle était :

— Comment voulez-vous donc, dit-elle en rougissant, que je pense à mon avenir dans ce cachot ?

— Tu en sortiras, Helmina, je me plaindrai à la justice ; les misérables ! il faudra bien qu’ils te délivrent.

— Merci, merci, mon père… monsieur… je ne sais comment vous appeler à présent, dit Helmina avec embarras.

— Ô Helmina ! dit maître Jacques en se jetant à ses genoux avec le sentiment d’une passion brutale et en cessant de la tutoyer ; si vous ne pouvez plus me donner le nom de père, il en est un autre bien plus beau, bien plus expressif auquel je peux aspirer et que vous pouvez me donner.

Et maître Jacques lui prit la main et la serra contre son cœur.

— Que voulez-vous dire, monsieur ? dit Helmina en retirant sa main.

— Oui, Helmina, continua maître Jacques, je me croirais le plus heureux des hommes si, à la suite de cette amitié que vous m’avez toujours témoignée et que j’ai essayé de mériter, vous mettiez le comble à votre bonté en m’accordant à présent votre amour, en me donnant le nom d’époux.

— Que dit-il, Julienne, dit Helmina foudroyée par ces dernières paroles, que dit-il ?

— Je dis, reprit maître Jacques sur le même ton, que je serais le plus fortuné des époux si j’avais pour épouse un ange comme vous, une jeune fille aussi belle, aussi tendre et aussi vertueuse que vous. Je dis que, pour faire le bonheur d’une épouse comme vous, je n’épargnerais rien, rien au monde.