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DU BRIGAND
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Stéphane obéit avec quelque hésitation.

— Que signifie tout ceci, monsieur ? demanda-t-il avec inquiétude.

— Vous allez le savoir, mon cher enfant, dit M. des Lauriers avec une douce gaieté, permettez-moi de vous appeler ainsi… Que ce jour où j’ai découvert le plus noir des forfaits soit en même temps celui du bonheur le plus pur et le plus délicieux, Maurice, allez chercher ma fille.

Helmina parut aussitôt, suivie de Julienne et de Madelon.

— Grand Dieu ! que vois-je ? Helmina… la fille du brigand !

— Non, Stéphane… la fille d’un honnête homme… ma fille, si vous l’aimez mieux.

— Helmina, votre fille ! répéta Stéphane.

— Mais c’est incroyable, dit M. D…

— Dieu des bons anges, queu nouvelle, s’écria Madelon en frappant des mains.

— Je suis trahi, dit maître Jacques en tombant sur une chaise, tout est découvert !

— C’est donc bien vrai ? dit Stéphane.

Puis se jetant aux genoux de M, des Lauriers :

— Je l’aime, monsieur, permettez qu’elle soit mon épouse.

Il ne put en dire davantage ; il porta les yeux sur Helmina, qui rougit et vint tomber dans les bras de son père !…

— Soyez heureux, mes chers enfants, dit M. des Lauriers attendri jusqu’aux larmes et en leur joignant les mains ; nous permettons votre union, que Dieu la bénisse !… Soyez heureux !

— Puissiez-vous apprendre dans ce passage subit de l’infortune au bonheur le plus parfait à ne jamais désespérer de la Providence, dit M. D… en embrassant ses deux enfants.

— Oh ! bon saint Antoine ! dit Madelon, ça va faire un beau p’tit mariage rach’vé.

— Eh bien ! Stéphane, vous allez donc enfin être heureux, dit Émile en lui serrant la main ; je suis content, je vous en félicite.