jours des petits garçons avec des paniers ou des chiens, tout couverts de haillons, jurant, insultant tout le monde et passant des journées entières à courir les rues pour un misérable douze sous, tout au plus ? N’est-il pas honteux d’y voir même des hommes, jusqu’à des vieillards, partageant cette infâme paresse, étendus, couchés dans les auberges, à moitié ivres, et donnant ainsi le plus terrible exemple aux enfants ? Et ces hommes ont des femmes, des enfants qui languissent dans la misère, qui pleurent, qui leur demandent du pain ! Et ces enfants ont des parents, mais des parents, nous le dirons sans hésiter, des parents trop lâches, trop criminels pour les arrêter, trop insouciants pour les élever, et souvent eux-mêmes trop misérables pour leur inspirer la vertu.
Qu’arriver t-il ? Ces enfants, laissés à leur volonté, commencent par sauter la première barrière qui les sépare du vice ; ils en sautent une seconde, une troisième ; font le premier pas dans le chemin du crime qui leur paraît semé de roses, finissent par le parcourir jusqu’au bout, et meurent sur l’échafaud en maudissant leurs parents !
Et ceci se passe au sein, sous les yeux de la population la plus respectable et la plus religieuse ! dans une ville où l’on se vante de faire un grand nombre d’améliorations ; dans une ville où la loi et la justice n’épargnent rien, dit-on, pour conserver les bonnes mœurs et les faire fleurir !
Nous ne ferons plus qu’une seule réflexion, trop heureux si elle peut être goûtée.
Si la loi met tant de soins, tant d’empressement à dévoiler et à punir le crime, que n’en met-elle donc autant à le prévenir et à l’empêcher ? La chose en serait, selon nous, plus noble et plus méritoire………