Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/113

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toutes ces lettres, auraient-ils dû nous dire de les oublier pour prononcer tê ?

ARTICLE PREMIER.
Comment on apprend aux sourds-muets à prononcer de même des syllabes qui s’écrivent différemment.

Il n’en est pas des sourds-muets comme des autres enfans. De la prononciation à la lecture il n’y a pour eux qu’un seul pas ; disons mieux : ils apprennent l’une et l’autre en même temps. Nous avons soin de leur bien inculquer ce principe, que nous ne parlons pas comme nous écrivons. C’est un défaut de notre langue ; mais nous ne sommes pas maîtres de le corriger : nous écrivons pour les yeux, et nous parlons pour les oreilles.

Nous mettons donc l’une sur l’autre différentes syllabes dans le même ordre qu’on les voit ici :

tes les mes
tais lais mais
tois lois mois
toient loient moient,
et nous disons à nos sourds-muets qu’elles se