Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/114

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prononcent toutes de même en cette manière : tê, tê, tê, tê, tê,… lê, lê, lê, lê, lê,… mê, mê, mê, mê, mê. Ensuite nous leur faisons prononcer de cette manière chacune de ces syllabes ; ils l’entendent, c’est-à-dire qu’ils le comprennent, et nous voyons qu’ils ne s’y trompent jamais.

Nous observons la même méthode pour toutes les syllabes qui se prononcent les unes comme les autres, et qui s’écrivent différemment ; et cela entre si bien dans leur esprit, que sous notre dictée, lorsqu’elle se fait par le mouvement des lèvres, sans être accompagnée d’aucun signe, comme nous le dirons ci-après, ils écrivent tout autrement qu’ils ne nous voient prononcer. Par exemple, nous prononçons leu mouà de mè, et ils écrivent le mois de mai ; nous prononçons l’ô deu fontène, et ils écrivent l’eau de fontaine ; je prononce j’é deu la pène, et ils écrivent j’ai de la peine, etc., etc.[1].

  1. Lorsque vous commencerez à faire lire votre élève, il sera avantageux de lever les difficultés que lui présentera l’irrégularité de notre orthographe, en représentant avec des caractères simples la prononciation des mots difficiles. Ainsi, s’il avait à lire ces mots : Ils avaient ardemment souhaité, vous écririez au-dessous, il za’vè tardamant souhaité.