Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/125

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personnes avec lesquelles ils vivaient, ils étaient avertis aussi certainement, que ces personnes prononçaient un pa, ou un ta, ou un fa, que nous le sommes nous-mêmes par la différence des sons qui viennent frapper nos oreilles.

Or, il ne faut point s’imaginer que les consonnes dures, telles que sont p, t, f, q, s, ch, soient les seules qui produisent à nos yeux une impression sensible lorsqu’on les prononce en notre présence. Je conviens qu’elles nous frappent davantage ; mais les autres consonnes et les voyelles ont aussi leurs caractères distinctifs que nos yeux peuvent apercevoir ; ce que nous avons dit (chap. Ier) sur la manière dont on doit s’y prendre pour montrer aux sourds-muets à les prononcer, en est la preuve ; mais il est juste d’en donner une autre qui, étant une preuve d’expérience, fera sans doute plus d’impression sur nos lecteurs.

L’alphabet manuel n’est pas le seul que nous montrions à nos élèves : nous leur apprenons aussi l’alphabet labial. Le premier des deux est différent dans les différentes nations ; le second est commun à tous les pays et à tous les peuples ; le premier s’apprend en une heure, le second demande beaucoup plus de temps. Il faut pour cela que le disciple soit en état de comprendre