Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

attendent une promesse de paix. Ceux qui appréhendent une menace de paix.

— Le 22. On dit Joffre consolidé par la nomination de Roques : « Il est solide comme un Roques », dit Mme X…

— Là-dessus, d’ailleurs, deux écoles. Les uns (Painlevé) disent que Joffre est mal avec Roques. On aurait joué par là un mauvais tour à Joffre. Les autres disent que c’est une feinte et que les deux hommes s’entendent comme compères.

— Une doctrine qui s’affirme : étant donné l’absence d’artillerie lourde au début de la guerre, il aurait fallu être plus forts ou plus prudents. Je fais remarquer que si on adopte la thèse de la pure agression allemande, la question ne se posait pas.

— On dit à Tristan Bernard qu’on a fusillé un général. Il s’écrie : « Pas d’optimisme béat ! »

— Il est juste de retenir qu’à la séance du Reichstag du 23 mars, il s’est trouvé des socialistes comme Haase pour parler « du massacre des masses populaires », dire « qu’il n’y aura ni vainqueurs ni vaincus » (cela au milieu des cris de dégoût, dit le compte-rendu), dire « nous, socialistes, qui exécrons la guerre ». C’est tout de même le premier Parlement de belligérants où aient retenti ces paroles courageuses.

— Une histoire de Tristan, encore inédite quand il me la téléphone. Deux soldats servent la messe. Ce sont des enfants de chœur novices. Et l’on entend celui qui tient les burettes demander à l’autre : « Dis donc, par quoi qu’on commence ? Par la flotte ou le pinard ? (l’eau ou le vin). »

— Caillaux se propose d’intervenir, très documenté, à la Chambre, sur l’artillerie lourde. Il montrerait aux députés le danger, pour eux et le régime, de la légende qui veut que le Parlement ait refusé