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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

lui. En réalité, elles en sont inséparables. Aussi inséparables que leur corps de son noyau. Leur structure et leurs fonctions sont déterminées par l’état physique, physico-chimique et chimique du liquide qui les entoure. Ce liquide est la lymphe interstitielle qui, à la fois, vient du sang et le produit. Cellule et milieu, structure et fonction sont une seule et même chose. Néanmoins, des nécessités méthodologiques nous obligent à diviser en morceaux cet ensemble fonctionnellement indivisible, à décrire d’une part, les cellules et les tissus, et d’autre part, le milieu intra-organique, le sang et les humeurs.

Les cellules forment des sociétés que nous appelons les tissus et les organes. Mais l’analogie de ces sociétés aux communautés d’insectes et aux communautés humaines est bien superficielle. Car l’individualité des cellules est beaucoup moins grande que celle des hommes et même des insectes. Dans les unes et les autres de ces sociétés, les règles qui paraissent unir les individus sont l’expression de leurs propriétés inhérentes. Il est plus facile de connaître les caractères des êtres humains que ceux des sociétés humaines. Le contraire a lieu pour les sociétés cellulaires. Les anatomistes et les physiologistes savent depuis longtemps quels sont les caractères généraux des tissus et des organes. Mais ils n’ont réussi que récemment à analyser les propriétés des cellules, c’est-à-dire des individus qui constituent les sociétés organiques. Grâce aux procédés qui permettent de cultiver les tissus dans des flacons, il a été possible d’en obtenir une connaissance plus approfondie. Les cellules se sont révélées alors comme douées de pouvoirs insoupçonnés, de propriétés étonnantes, qui, virtuelles dans les conditions ordinaires de la vie,