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L'HOMME, CET INCONNU

sont susceptibles de s’actualiser sous l'influence de certains états physico-chimiques du milieu. Ce sont ces caractères fonctionnels, et non pas seulement leurs caractères anatomiques, qui les rendent capables de construire l'organisme vivant.

Malgré sa petitesse, chaque cellule est un organisme très compliqué. Elle ne ressemble en aucune façon à l’abstraction favorite des chimistes, à une goutte de gélatine entourée d’une membrane semi-perméable. On ne trouve pas non plus dans son noyau ou dans son corps la substance à laquelle les biologistes donnent le nom de protoplasma. En fait, le protoplasma est un concept dépourvu de sens objectif. Autant que le serait le concept anthropoplasma si, par un tel concept, on voulait exprimer ce qui se trouve à l'intérieur de notre corps. Il est possible aujourd’hui de projeter sur un écran des films cinématographiques de cellules agrandies de telle sorte que leur taille soit supérieure à celle d’un homme. Dans ces conditions, tous leurs organes deviennent visibles. Au milieu de leur corps, on voit flotter une sorte de ballon ovoïde, à paroi élastique, qui paraît rempli d’une gelée complètement transparente. Ce noyau contient deux nucléoles qui changent lentement de forme. Autour de lui, il y a une grande agitation. Celle-ci se produit surtout au niveau d’un amas de vésicules, qui correspondent à ce que les anatomistes appellent l'appareil de Golgi ou de Renaut. Des granules, presque indistincts, se meuvent sans cesse et en nombre immense dans cette région. Ils courent aussi jusque dans les membres mobiles et transitoires de la cellule. Mais les organes les plus frappants sont de longs filaments, les mitochondries, qui ressemblent à des serpents, ou, dans certaines cellules, à de courtes bactéries.