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L'HOMME, CET INCONNU

petits les protéines, les sucres et les graisses de Jeur milieu, et utilisent l'énergie libérée par ces réactions. En même temps, elles édifient, grâce à des réactions qui absorbent de l'énergie, des corps plus compliqués, d’un plus haut potentiel énergétique, qu’elles incorporent à leur propre substance.

L'intensité des échanges chimiques, du métabolisme des groupes cellulaires et de l'être vivant tout entier, est l'expression de l'intensité de la vie organique. On mesure le métabolisme par la quantité d'oxygène absorbé et celle d'acide carbonique dégagé, quand le corps se trouve à l’état de repos complet. Dès que les muscles se contractent et produisent un travail mécanique, l'activité des échanges s’élève beaucoup. Le métabolisme est plus intense chez l'enfant que chez l'adulte, chez les petits animaux que chez les grands animaux. C’est une des raisons pour lesquelles il ne faut pas augmenter, au delà d’une certaine limite, la taille humaine. Dans le métabolisme nous ne trouvons pas l'expression de toutes nos fonctions. Le cerveau, le foie et les glandes ont une grande activité chimique. Mais c’est le travail musculaire qui accrott de la façon la plus marquée l'intensité des échanges. Chose curieuse, le travail intellectuel ne produit aucune élévation du métabolisme. On dirait qu'il ne demande pas de dépense énergétique ou qu'il se contente d'une quantité d'énergie trop faible pour être mesurée par les techniques actuelles. Certes, il est étrange que la pensée qui transforme la surface de la terre, détruit et construit les nations, et découvre de nouveaux univers au fond de l'immensité inconcevable de l’espace, s’élabore en nous sans consommer une quantité mesurable d'énergie. Les plus puissantes créations de l'intelligence augmentent beaucoup moins le