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L'HOMME, CET INCONNU

moines bénédictins, au cours d'environ cinquante-cinq ans, se sont employées à reconstituer le chant grégorien. Une méthode analogue serait applicable à l'étude des problèmes de la biologie humaine. Il faut suppléer à la durée trop courte de la vie de chaque observateur par des institutions, en quelque sorte immortelles, permettant la continuation, aussi prolongée qu'il est nécessaire, d’une expérience. À la vérité, certaines notions d’une urgente nécessité peuvent s’acquérir à l’aide d'animaux dont la vie ‘est courte. Dans ce but, les souris et les rats ont surtout été employés. Des colonies composées de plusieurs milliers de ces animaux ont servi à l'étude des aliments, de leur influence sur la rapidité de la croissance, sur la taille, les maladies, la longévité. Malheureusement, les rats et les souris ne présentent que de lointaines analogies avec l'homme. Il est dangereux, par exemple, d'appliquer à des enfants les conclusions de recherches faites sur ces animaux, dont la constitution est par trop différente de la leur. En outre, on ne peut pas étudier de la même manière les modifications psychologiques qui accompagnent les changements anatomiques et fonctionnels subis par le squelette, les tissus et les humeurs, sous l'influence de là nourriture, du mode de vie, etc. Au contraire, des animaux plus intelligents, tels que les singes et les chiens, nous permettraient d'analyser les facteurs de la formation mentale.

Les singes, en dépit de leur développement cérébral, ne sont pas de bons sujets d'expérience. En effet, on ne connaît pas le pedigree des individus dont on se sert. On ne peut pas les élever facilement ni en assez grand nombre. Ils sont difficiles à manier. Au contraire, il est aisé de se procurer des chiens très intelligents, dont les caractères ancestraux sont