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LA SCIENCE DE L’HOMME

exactement connus. Ces animaux se reproduisent rapidement. Ils deviennent adultes en une année. La durée totale de leur vie ne se prolonge pas, en général, au delà de quinze ans. On peut faire sur eux des observations psychologiques très détaillées, surtout chez les chiens de berger qui sont sensibles, intelligents, alertes et attentifs. Grâce à des animaux de ce type, de race pure, et en nombre suffisant, il serait possible d’élucider le problème si complexe de l’influence du milieu sur l’individu. Par exemple, nous devons chercher comment obtenir le développement optimum des individus appartenant à une race donnée, quelle est leur taille normale, quel aspect il faut leur imprimer. Nous avons à découvrir comment le mode de vie et l’alimentation modernes agissent sur la résistance nerveuse des enfants, sur leur intelligence, leur activité, leur audace. Une vaste expérience conduite pendant vingt ans sur plusieurs centaines de chiens de bergers nous renseignerait sur ces sujets si importants. Elle nous indiquerait, plus rapidement que l’observation des êtres humains, dans quelle direction il faut modifier la nourriture et le genre de vie. Elle remplacerait, d’une façon avantageuse les expériences fragmentaires et de trop courte durée dont se contentent aujourd’hui les spécialistes de la nutrition. Assurément, elle ne pourrait pas se substituer entièrement aux observations faites sur les hommes. Pour le développement d’une connaissance définitive, il faudrait instituer sur des groupes humains des expériences capables de se prolonger pendant plusieurs générations de savants.