Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/9

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les fleuves du Volga et du Kama, et sur la rivière Kazanka, ainsi que du centre même des populations votiaques (ou « ares »), d’où ils étendirent leur domination plus avant dans le nord finnois et dans le nord-est. Les conquérants mongols n’expulsaient jamais de leur pays les peuples conquis, mais tâchaient au contraire, de se les assimiler, ce qui leur réussit chaque fois que leur culture fut supérieure à celle des peuplades conquises. Si les Tartares, trouvant chez les Boulgares, une culture infiniment supérieure à la leur, en ont accepté la religion et la manière de vivre, le résultat a été tout autre en ce qui touche les Votiaques et les Tchérémisses : la plupart de ces tribus finnoises du pays, sont de venues tartares. Ils se convertirent à l’Islamisme à la suite des Tartares. C’est ainsi que s’est préparé graduellement un des éléments ethnologiques qui a servi à peupler le futur royaume musulman de Kazan.

Le khan Batou, surnomme Saine, (le bon, le généreux) envoya ses émissaires chercher un endroit d’où il pourrait observer les faits et gestes des princes de Riazan, de Vladimir et de Moscou. Ils trouvèrent un endroit répondant à ces exigences sur la rive droite de la rivière Kazanka, et c’est là que Batou-Saïne établit un campement qui reçut le nom de Yourt de Saine. Ce campement fortifié leur permettait de repousser les attaques des Russes qui étaient séparés d’eux par des forêts épaisses et des marécages. C’était aussi un lieu d’arrêt très commode pour les ambassadeurs de la Horde d’Or qui allaient en Russie et pour d’autres envoyés. De là ils pouvaient surveiller les différentes tribus qui peuplaient la rive droite[1] du Volga. Cet endroit

  1. Les rives droites des fleures russes sont toujours bordées de collines ou de montagnes.