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Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/51

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trême toutes les contradictions capitalistes. Elle a rejeté d’un coup une population d’environ 250 millions d’habitants dans une situation analogue à celle des colonies. Elle y a rejeté la Russie qui compte environ 130 millions d’habitants, l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, la Bulgarie, qui en comptent au moins 120 millions. Un quart de milliard d’hommes, dans des pays qui, comme l’Allemagne, sont parmi les plus avancés, les plus éclairés, les plus cultivés, les plus à la hauteur, sur le plan technique, du progrès moderne. Par le traité de Versailles[1], la guerre leur a imposé des conditions telles que des peuples avancés sont tombés dans un état de dépendance coloniale, de misère, de famine, de ruine et d’asservissement, car ils sont liés par ce traité pour plusieurs générations et réduits à des conditions qu’aucun peuple civilisé n’a jamais connues. Telle est l’image du monde après la guerre : un milliard et quart d’hommes au moins sont soumis au joug colonial, à l’exploitation d’un capitalisme bestial, qui se vantait d’aimer la paix et qui, il y a une cinquantaine d’années, avait quelques droits de s’en vanter, tant que la terre n’était pas partagée, tant qu’il n’y avait pas la domination des monopoles, tant que le capitalisme pouvait se développer

  1. Traité de paix qui mit fin à la première guerre mondiale (1914-1918). Il fut signé le 28 juillet 1919, entre les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, le Japon et les puissances associées, d’une part, et l’Allemagne vaincue, de l’autre. Ce traité consacrait le nouveau partage du monde capitaliste au profit des pays vainqueurs. De très importantes réparations furent imposées à l’Allemagne.