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Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/52

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d’une façon relativement pacifique sans provoquer d’immenses conflits militaires.

Aujourd’hui, après cette époque « pacifique », nous assistons à une aggravation monstrueuse de l’oppression, nous constatons le retour d’une oppression coloniale et militaire beaucoup plus dure qu’avant. Le traité de Versailles a placé l’Allemagne et toute une série d’Etats vaincus dans des conditions qui rendent matériellement impossible leur existence économique, les privent de tous droits et les humilient.

Quel est le nombre de nations à profiter d’un tel état de choses ? Pour répondre à cette question, nous devons nous rappeler que la population des Etats-Unis d’Amérique, qui sont seuls à avoir tout gagné à la guerre, qui, de pays endetté au possible, sont devenus le pays auquel tout le monde doit de l’argent, ne dépasse pas 100 millions d’hommes. La population du Japon, qui a beaucoup gagné en restant à l’écart du conflit Europe-Amérique et en s’emparant d’une énorme partie du continent asiatique, est de 50 millions. La population de la Grande-Bretagne, qui a profité le plus après ces deux pays, atteint 50 millions. Et si nous y ajoutons les Etats neutres dont la population est très faible, qui se sont enrichis pendant la guerre, nous obtenons — en chiffres ronds — un quart de milliard.

Cela nous donne, en ses traits généraux, le tableau du monde tel qu’il apparaît après la guerre impérialiste. Un milliard et quart d’hommes dans les colonies opprimées, les pays démembrés comme la Perse, la Turquie, la Chine ; et les pays vaincus, réduits à l’état de colonies. Un quart