Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/67

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tion de la crise révolutionnaire, base de notre action révolutionnaire. Et ici, il faut avant tout noter deux erreurs très répandues. D’une part, les économistes bourgeois représentent cette crise comme un simple « malaise », selon l’élégante expression des Anglais. D’autre part, des révolutionnaires s’efforcent parfois de démontrer que cette crise est absolument sans issue.

C’est une erreur. Il n’existe pas de situation absolument sans issue !. La bourgeoisie se conduit comme un forban sans vergogne qui a perdu la tête ; elle commet bêtise sur bêtise, aggravant la situation et hâtant sa propre perte. C’est un fait. Mais il n’est pas possible de « prouver » qu’il n’y a absolument aucune chance qu’elle endorme une minorité d’exploités à l’aide de petites concessions, qu’elle réprime un mouvement ou une insurrection d’une partie des opprimés et des exploités. Tenter d’en « prouver » à l’avance l’impossibilité « absolue » serait pur pédantisme, verbiage ou jeu d’esprit. Dans cette question et dans des questions analogues, seule la pratique peut fournir la « preuve » réelle. Le régime bourgeois traverse dans le monde entier une profonde crise révolutionnaire. Il faut « démontrer » maintenant, par l’action pratique des partis révolutionnaires, qu’ils possèdent suffisamment de conscience, d’organisation, de liens avec les masses exploitées, d’esprit de décision et de savoir-faire pour exploiter cette crise au profit d’une révolution victorieuse.

C’est avant tout pour préparer cette « démonstration » que nous nous sommes réunis en ce congrès de l’internationale communiste.