Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/81

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dustriels du monde (I.W.W.)[1] l’admettent — et nous constatons tous les jours dans nos conversations avec eux qu’ils l’admettent effectivement — s’ils approuvent cette situation où la minorité communiste consciente de la classe ouvrière entraîne avec elle le prolétariat, alors ils doivent convenir aussi que tel est le sens de toutes nos résolutions. Et alors, l’unique différence existant entre nous consiste seulement dans le fait qu’ils évitent le mot « parti » parce qu’il existe parmi les camarades anglais une certaine prévention contre le parti politique. Ils ne se représentent pas un parti politique autrement qu’à l’image des partis de Gompers et de Henderson[2], des partis d’affairistes parlementaires, de traîtres à la classe ouvrière. S’ils ne voient le parlementarisme que tel qu’il existe aujourd’hui en Grande-Bretagne ou en Amérique, alors, nous aussi, nous sommes les ennemis d’un tel parle-

  1. Organisation syndicale américaine, formé en 1905 et ayant réuni principalement des ouvriers non qualifiés et mal rémunérés de diverses professions. Elle eut des filiales au Canada, en Australie, en Grande-Bretagne, en Amérique latine, en Afrique du Sud. Les I.W.W. organisèrent plusieurs grèves de masse, prirent position contre la politique réformiste des leaders de l’A.F.L. (Fédération américaine du Travail). Mais des tendances anarcho-syndicalistes se firent jour dans leur activité : rejet de la lutte politique du prolétariat, contestation du rôle dirigeant du parti, refus de porter l’action parmi les syndiqués faisant partie de l’A.F.L. Leurs leaders refusèrent d’adhérer à l’internationale communiste. Par la suite les I.W.W. devinrent un groupe sectaire et perdirent toute influence au sein de la classe ouvrière.
  2. Il s’agit de l’A.F.L., groupement syndical réformiste des Etats-Unis et du Labour Party de Grande-Bretagne.