Page:Léo Taxil - À bas la calotte.pdf/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 43 —

remplacé ses intestins par des aromates et des parfums, etc., etc.

Mais l’Évangile nous apprend que le Christ est ressuscité trois jours après qu’on l’a eu enseveli.

C’est donc qu’il est sorti du sépulcre vivant, mais sans intestins. On n’a jamais entendu dire que lesdits intestins désertèrent le bocal dans lequel on les avait sans doute placés ; aucun évangéliste ne fait mention de ce petit détail qui aurait été pourtant intéressant.

Alors, où sont les tripes ?

J’en appelle à tous les gens de bonne foi, où sont les tripes ?

Les dévots vont me répondre : Dieu n’avait pas besoin d’intestins pour vivre.

Très-bien ! je vous l’accorde. Du moment que saint Denis s’est promené au bois de Boulogne en portant sa tête sous le bras, je consens très volontiers à ce que le Christ ait passé quarante jours complètement dépourvu d’entrailles ; cela m’importe peu.

Ce que je vous demande, c’est de me dire où sont les tripes.

Oh ! ce n’est pas que j’aie envie de me les faire apprêter à la mode de Caen !… Ne vous inquiétez pas, je vous les laisse pour le cas où vous voudriez inventer une « communion partielle ». Mais que voulez-vous ? je suis né très-curieux, et je meurs d’envie de savoir où sont les tripes.

Voyons, frère Veuillot, ne me laissez pas comme cela dans l’incertitude.

Les divines tripes existent-elles quelque part, oui ou non ?

Sinon, expliquez-moi comment elles ont pu disparaître, tandis qu’on a recueilli tous les autres morceaux ou objets ayant appartenu au Christ ou l’ayant seulement touché, tels que le mouchoir avec lequel sainte Véronique lui a essuyé la frimousse, la croix sur laquelle il a expiré (en a-t-on assez vendu des fragments de cette vraie croix), la lance