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quez à vos jours de terreur blanche comme Torquemada. Tous ces sicaires en soutane qui sont la honte du genre humain mériteraient, chaque fois qu’ils apparaissent à la surface du globe, d’être exterminés, ainsi qu’on extermine les monstres dangereux.

Par prêtres je n’entends pas parler de ces prolétaires du clergé dont la vie n’est qu’abnégation et dévoûment et qui vous servent inconsciemment de marchepied ; je n’ai nullement en vue ces apôtres égarés qui mettent en pratique les maximes dont vous faites fi, et qui sont si aveuglément honnêtes qu’ils ne voient pas votre malhonnêteté. Oui, ils existent, — et je me plais à le dire, — ils existent au sein même de vos turpitudes, comme pour mieux les faire ressortir : ils existent, les hommes vraiment bons, vraiment charitables, qui obéissent au précepte : « Aimons-nous les uns les autres » ; ce sont les roses qui poussent au milieu des orties, les perles que l’on trouve au milieu du fumier. Ceux-là, je les vénère n’ayant pour vous aucune considération ; je les aime autant que je vous hais.

La bonté n’a pas d’opinion politique ou religieuse ; je salue les bienfaiteurs de l’humanité, quelles que soient leurs erreurs mentales ; pour moi, les abbés de l’Épée, les Fénelon, les Vincent-de-Paul sont sur le même piédestal que les Jenner, les Michel de l’Hospital et les Raspail.

Les cléricaux qu’il faut étrangler, ce sont les Bazile et les Tartufe, pour ne citer que des noms de comédie ; mais il en est d’autres qui vivent en chair et en os, que vous connaissez, et vous comprendrez que je ne les nomme pas.

Ah ! que n’a-t-on étouffé à leur origine les Delacollonge, les Léotade et les Mingrat, race odieuse toujours renaissante comme la vermine ? Et, tout récemment encore, que n’a-t-on étranglé Baujard et le prélat Maret avant leurs crimes ; au moins, ils ne les auraient pas commis !

Tenez, quand je songe à ces misérables auprès