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MŒCHIALOGIE

elle ne peut l’en dissuader, finalement elle doit le rendre, parce qu’il y a toujours à craindre le danger d’incontinence, ou une querelle, ou quelque autre inconvénient. C’est l’avis de saint Bonaventure et de beaucoup d’autres d’après Sanchez.

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Qu’on doit excuser de l’obligation de rendre le devoir, dit Sanchez, une mère allaitant son enfant, et assez pauvre pour ne pas pouvoir payer une nourrice, et qui sait que ses mamelles seront à sec si elle conçoit de nouveau, ou que son lait sera très pernicieux à son enfant.

5o L’époux n’est pas tenu de rendre le devoir à sa partie qui, par le fait d’un adultère, aurait perdu le droit de le demander.

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6o Une des parties n’est pas tenu de rendre le devoir lorsqu’il est demandé d’une manière contraire à l’honnête exigence de la raison.

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7o Il n’est pas permis de refuser le devoir, dans la crainte d’avoir trop d’enfants.

Tel n’est pas cependant l’avis de Sanchez.

… — J’avouerai cependant, écrit-il, qu’il n’y a pas péché mortel à refuser le devoir pour ce motif, quand il n’y a pas danger d’incontinence dans l’autre époux, et que les parents ne peuvent nourrir tant d’enfants. En effet, un grand inconvénient excuse de l’obligation de payer les autres dettes de justice, et personne n’est tenu de restituer à son grand détriment. En outre, l’époux n’est pas tenu de rendre le devoir, s’il y a crainte probable de danger ou de détriment pour les enfants déjà nés ; danger qui serait cependant vraisemblable, si des parents destitués des moyens de nourrir plus d’enfants augmentaient leur famille… Bien plus il n’y aura pas même faute vénielle à refuser le devoir dans ce cas. (Liv. IX, disp. 25, n° 3.)

Nous croyons que cet avis de Sanchez n’est pas sûr dans la pratique.