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COURS DE LUXURE

Chez certaines femmes on peut se prendre de la manière suivante : on feint d’entrer dans quelques détails relatifs aux enfants de la pénitente, car très souvent ce sont les femmes elles-mêmes qui ne veulent pas la fin du mariage ; on l’interroge sur la manière dont elle les élève et s’ils le sont chrétiennement, etc. — On ajoute ensuite : « Vous seriez sans doute heureuse si Dieu vous en donnait encore d’autres pour les élever de même, afin qu’il vous procurassent de nouvelles et abondantes consolations ? » Souvent à ces derniers mots il leur échappe cet aveu involontaire : « Ah ! mon Dieu, j’en ai déjà bien assez ! — Cette réponse vous instruit suffisamment et vous dispense d’en dire davantage.

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Il est du devoir des confesseurs de dire aux personnes qui sont sur le point de contracter mariage les graves obligations du nouvel état qu’elles vont embrasser. Il sera bon de leur dire que le mariage n’a pas été institué au profit de la passion grossière de la chair, mais pour donner à Dieu et à l’Église des enfants qui deviennent un jour des saints et des habitants du ciel. — On peut ajouter qu’un très grand nombre d’époux s’abusent, se font illusion sur l’état de mariage et se persuadent faussement que tout leur est permis, s’y conduisent comme des êtres sans raison et s’abandonnent sans frein et sans mesure à l’entraînement de leur passion, et qu’ainsi, ils commettent un grand nombre de péchés et se perdront très probablement.

Pour leur éviter un aussi grand malheur dans l’autre vie et d’abord tous les maux de celle-ci qui y conduisent, il faut que le confesseur ait grand soin de leur inculquer cette grave et capitale vérité, savoir : que tout ce qui conduit à la fin du mariage, tout ce qui est dans l’ordre de la procréation et de la génération des enfants est permis ; tout ce qui est contre cette fin de la génération est illicite ou défendu sous peine de péché mortel ; enfin tout ce qui n’est ni suivant ni contre cette fin, par exemple les baisers, les étreintes et tant d’autres familiarités conjugales sont ou péchés véniels, lorsqu’ils sont uniquement faits dans un but voluptueux, ou n’en-