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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXXV

CONSÉQUENCES, INCONSÉQUENCES ET CONCLUSIONS


Nous n’étonnerons personne en disant que Pie IX, quand il s’y mettait, faisait bien les choses ; Irlande et Scholastique, quelques mois après leur retour à Paris, s’en aperçurent.

D’abord, elles se dirent :

— Tiens, qu’est-ce qu’il m’arrive ?… C’est bien étrange !

Puis :

— C’est inquiétant !

Ensuite :

— Serais-je dans le cas de la bienheureuse vierge Marie ?

Enfin, chacune fit à part soi des comparaisons intimes et conclut que le ciel devait avoir besoin d’un nouveau Messie, et qu’il s’était adressé à elle en lui déléguant feu Mastaï en guise d’ange Gabriel.

Seulement, pourquoi le ciel avait-il besoin de deux Messies ?

Cette considération ne laissait pas que de les inquiéter. Elles se regardaient l’une et l’autre d’un air assez piteux, considérant le gonflement de leur ventre, se posant des milliers de points d’interrogation.

La dévotion finit par prendre le dessus.

Ce qui était indéniable, c’est qu’elles avaient été l’objet d’une distinction céleste. Sans doute, le Très-Haut avait des desseins impénétrables dont il devenait sacrilège de vouloir chercher la clef.

Il fallait, en somme, prendre patience et attendre les décrets de la divinité.

Elles se résignèrent.

À vrai dire, elles consultaient quelque peu l’abbé Groussofski, à qui chacune ouvrait son âme.

Le pompier tonsuré leur mettait, à chaque confession, du baume dans le cœur.

— Comment cela s’est-il passé ? demandait-il.

— Oh ! c’est vraiment un événement mystérieux. Je dor-