fils du célèbre agent de publicité financière Alphonse Lenoir, le grand corrupteur de la presse contemporaine. Ce garçon que j’ai vu au Conseil de Guerre, et qui a été condamné à mort pour intelligences avec l’ennemi, m’est apparu tout de suite comme le type de l’individu hanté par plusieurs personimages financières-sexuelles, masculine et féminine, qui imprimaient à son visage une morne bestialité. Un médecin légiste est venu exposer, à son sujet, des considérations banales et fausses sur le degré de responsabilité morale de ce déplorable sujet. J’ai déjà expliqué qu’au point de vue héréditaire personne n’est responsable, ou tout le monde est responsable. La trahison, comme tout autre crime, plus qu’un autre crime, exige combinaison et discernement. L’impulsion que donne la soif de l’or (et, chose étrange, surtout aux plus que riches) est comparable à l’impulsion sexuelle et amène des ravages analogues.
Pendant le cours du procès, des lettres échangées entre Pierre Lenoir et sa mère, d’un caractère sinistre et, quant à lui, quasi criminel, avaient été publiées par les journaux. Elles ouvraient un jour singulier sur cette psychologie des manieurs d’argent, qui deviennent peu à peu, dans leurs combinaisons avides, les plus redoutables des anarchistes.
Tout Paris a connu la rapide ascension sociale (trop rapide, d’après ce chef-d’œuvre, l’Étape de Paul Bourget) des entrepreneurs… mettons La-