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AVANT-PROPOS EN MANIÈRE D’INTRODUCTION.

vestie en monsieur. Jamais, même au temps d’Aristophane ou de Juvénal, jamais pareille matière ne s’est offerte au satirique, avec une semblable profusion, un tel foisonnement d’ignares, de tâtonnants, d’infatués, de foireux et de fols. Nous verrons les noms à mesure, car je n’ai nulle intention de les celer.

C’est, je crois, le philosophe catalan Balmès, défenseur illustre et clair du catholicisme, qui exprima, le plus justement, cette idée qu’il importe, pour nuire réellement à une doctrine pernicieuse, de s’en prendre à ceux qui la propagent. Rien de plus juste. Les polémiques ad principia ont leur autorité et leur prix. Mais elles ne deviennent percutantes qu’en s’incarnant, en devenant polémiques ad personas, du moins quant aux vivants. « Vous compliquez la tâche », s’écrient les paresseux et les timides. Pour vous peut-être, qui vous contentez d’un semblant de lutte et de fausses victoires académiques. Nous la simplifions, au contraire, pour ceux qui veulent des résultats tangibles, positifs, solides. En voici un exemple et récent :

Pendant de longues années, des historiens, des théologiens, des hommes politiques de droite ou du centre (j’emploie à dessein le jargon parlementaire, parce qu’il correspond à des visages) se sont attaqués à la maçonnerie, qui est l’instrument électoral du peuple juif en subsistance chez les Français. D’excellents ouvrages ont paru sur ce sujet. La maçonnerie, dévoilée ou non, ne s’en portait pas plus mal, quand, à l’automne de 1904, un député